• interview

    A l'occasion de sa venue pour le Salon du livre de Paris et la sortie de son manga Soul Eater aux éditions Kurkawa, nous avons eu le plaisir de rencontrer le sympathique Atsushi Ohkubo, dans son hotel parisien.



    Manga-news: Bonjour M. Ohkubo!
    Atsushi Ohkubo: Bonjour!

    MN: Comment êtes-vous devenu mangaka?
    A la base, je n'aimais pas beaucoup l'école et j'étais assez distrait en cours. Par contre, j'étais plutôt doué en dessin. J'ai souhaité très vite utiliser mon talent pour raconter des histoires tout en gagnant ma vie.
    Après ma scolarité, j'ai fait une école de mangakas. J'ai dans un premier temps travaillé en tant qu'assistant auprès de Rando Ayamine, le créateur de Get Backers. A l'époque je m'occupais principalement des trames. Je me suis ensuite lancé dans ma première série : B. 1 (prononcez B-itchi), qui est terminée en quatre volumes. A partir de 2003, j'ai commencé la série Soul Eater...

    MN: Quels mangas ont marqué votre jeunesse?
    Je suis un grand amateur de mangas comiques. Et le manga qui m'a le plus marqué lorsque j'étais jeune est sans hésitation Dr Slump!

    MN: Et quel est votre manga préféré du moment?
    J'apprécie beaucoup Yotsuba!

    MN: Comment se déroule une journée de travail?
    Durant une journée de travail classique, je passe principalement mon temps à faire le Nemu (le nemu est en quelque sorte le story board). Il faut savoir que j'ai quatre assistants et demi, qui m'aident beaucoup.



    MN: Et demi?
    En fait, j'ai un stagiaire que je suis en train de former. Pour l'instant, il compte pour un demi! (rires)

    MN: Votre série reprend de nombreux codes du shonen mais les détourne de manière amusante. Était-ce prévu dès le départ ou le choix de faire ce détournement est venu peu à peu?
    A l'initiale, je voulais créer un shonen très original. Je pense m'être démarqué des autres séries du même genre en choisissant pour héros un personnage féminin, Maka.
    J'ai également souhaité donner un côté réaliste à mon histoire en créant des binômes de sexes opposés. Il y a ainsi une véritable équivalence des sexes dans Soul Eater!
    Enfin, j'ai ajouté une bonne dose d'humour. Plus que pour casser la violence, le côté humoristique de Soul Eater sert à surprendre le lecteur. Il ne faut pas oublier que je suis fan de Dr Slump! (rires).

    MN: N'est-ce pas paradoxal que la série se nomme Soul Eater? Ce titre fait en effet référence au personnage qui accompagne Maka, l'héroïne de la série...
    En fait le titre ne fait pas référence qu'à ce personnage. Plus loin dans l'histoire, on va se rendre compte que le concept de Soul Eater est beaucoup plus important qu'il n'y paraît, avec notamment l'apparition d'un grand ennemi qui se révèle être un dévoreur d'âmes.


    MN: Le premier tome présente chaque couple de héros de manière indépendante...
    J'ai un peu tâtonné au début de la série... L'univers de Soul Eater s'est créé au fur et à mesure!




    MN: Est-ce que l'univers de Tim Burton vous a inspiré pour la création de Soul Eater?
    Oui! J'aime beaucoup ce réalisateur, qui arrive à créer des univers gothiques et humoristiques passionnants.
    En fait, on peut dire que j'ai grandi avec deux auteurs: Akira Toriyama et Tim Burton. David Lynch est un cinéaste que j'apprécie beaucoup également.

    MN: Il semble y avoir des points communs entre Soul Eater et Harry Potter...
    En effet. Il faut savoir que je n'ai pas lu les livres mais visionné les films. Je dois avouer que j'ai été assez frustré après avoir regardé le premier film de Harry Potter, car je trouvais que ça n'allait pas assez loin. J'ai donc repris quelques idées, tout en souhaitant rajouter plus de délires dans le concept d'une école surnaturelle.
     
    MN: Qu'est-ce que vous ressentez à l'idée de savoir que votre série est désormais traduite à l'étranger?
    Étant donné que je ne suis pas une Rock Star (rires), je ne peux pas me promener partout dans le monde. C'est d'ailleurs la première fois que je viens en France! A cause de tout cela, je n'ai pas réellement conscience de l'impact de ma série dans le reste du monde.
    Pour moi, le plus important est que Soul Eater plaise au plus de monde possible!

    MN: Avez-vous réfléchi à la fin de série?
    Le cheminement reste encore un peu flou, mais j'ai déjà des idées en ce qui concerne la fin de Soul Eater. En tout cas, je ne souhaite pas faire une série qui s'étale sur beaucoup de volumes, comme One Piece ou Naruto. Je n'aime pas trop lorsqu'une série finit par traîner en longueur.

    MN: La série Soul Eater a été adaptée en animé. Quelle a été votre implication dans ce projet?
    J'ai beaucoup discuté avec le réalisateur et l'équipe du studio Bones lors de la réalisation de l'animé. Nous avons notamment parlé de ce qu'on pouvait ajouter dans l'anime par rapport au manga. Notre collaboration s'est très bien passée.



    MN: Êtes-vous satisfait du résultat de cet anime?
    J'aime beaucoup le travail du studio Bones, donc oui je suis très satisfait! J'ai plus particulièrement apprécié le générique d'ouverture.